textes automatiques - pas de thème - 3 mn

 

Christophe Gaussent / 05092011

Je suis la boule de feu sous les glaces des tropiques. Le cancer des eaux fluides et salées de ton ventre nu. La barre de corail s'enflamme sous les braises poissonneuses de ton filet . La glace se rompt sous le poids de l'iceberg fielleux emmitouflé dans sa robe de bure. Le volcan s'éteint, la roche s'obscurcit sous un tombeau de cendres glacées. Mon cœur est ce volcan qui appartient à l'a-delà. Mes chaises se vitrifient sur l'avalanche de tes sécrétions. Ton corps n'est que proie intense pour le chien qui pleure. La boule est partie mais la caravane passe dans ce désert poisseux qui ondule sous mes dunes sablonneuses. L'oasis se tarit, le cactus se fendille sous le poids de ma lame. Le mirage est aveugle, mais la pluie le rend triste. D'une tristesse atone, glaciale. Les tombeaux ouverts et l'herbe m'envahit. La nature s'épanouit dans mon cerveau et diffuse son indifférence glaciale. La boule de feu éclate sous des gerbes glacées. Les stalactites me transpercent, tandis que les stalagmites me soutiennent.

 

Stéphanie Dufour / 05092011

Creuser un sillon de boue et de lumière, laver toujours laver et se rincer. Se rincer de la place qu'on a pas eu, manque, peau, trampoline, je veux faire du trampo et rebondir dans les nuages. Un, deux, trois, la pluie me fait retomber sur le sable chaud. Les chaussons posés devant la porte d'entrée, j'attends que tu rentres, et le temps est long. Trop long pour un enfant à la noix, noisette, casse-toi pauvre con ! Et puis un soir la porte est défoncée, coucou, c'est moi, ah bon j'aurai préféré autre chose que ces casques de pompiers. Encore le chiat qui miaule sur le balcon, et envie de sauter, al fenetre ouverte, non pas aujourd'hui ; l'encre est noire comme le sang, et le sang est feu, alors tout ça c'est ??? brillant, soyeux. Je t'aime et c'est comme ça pour longtemps rien ne partira meme si c'est écrit comme ça. Je rature le passé et j'ouvre mes cellules, ma bouche, pour croquer ce monde s beau, la laideur est derrière moi, je veux vivre moi, je veux rire, je veux pleurer, et je veux raconter des histoires vertes au chocolat pistache et serrer l'arbre dans mes bras forts et musclés comme musclor. Nous sommes des supérheros de l'amour, gigantesques, c'est grand, immensément doux et goutu ce risotto. J'aime les poils d'artichaud sautés dans la casserole de pommes de pain, tenu d'une main de fer dans ce gant pointu. Tes dents sont du bonheur même de côté, dans le lit, les bras ouverts, je convoque les étoiles, ça fuse au-dessus de nos tetes, nos regards sont éblouis par la beauté de ce feu ???

Je vois mon reflet tes pupilles et je m'accepte, je l'accepte, elle aussi et je lui laisse une place. 



Nadia Vadori-Gauthier / 27082011

Absoudre absolu absolument démesuré entre mes jambes par dessus tout au bord des bouches trouées à genoux dans la fontaine de la blanchisseuse de la rue Blanche troués mes carreaux énigmatiques dans la fange fantasmagorique de mes dents rires de cascades abstraites et droites comme des échelles de corde de marin non je ne veux pas en venir à ça à ce prénom là mais je veux avancer laisse moi nager dans l’eau lourde et poudreuse comme de l’huile de soie je me noie à petits pas débouche débouche la bouteille de rouge et la baignoire que les papillons de mes cils nagent vers toi ma vie ma toute petite absurde sur ton rocking chair au dessus de l’opale à jamais perdue étire ta durée comme un élastique du temps épais et silencieux comme ma peau quand tu approches mes seins sont comme des bols d’eau qui déborde je me demande bien si je serai là dans l’herbe un de ces jours à te regarder en face il faudrait pour cela que les temps se synchronisent.